Lemmy : la face cachée d’une légende dans Mötörhead : La fièvre de la ligne blanche

05/02/2018

Dans cette communauté qu'est le rock et le métal, qui ne connaît pas, ou n'a jamais entendu parler de Lemmy ? Des verrues de Lemmy ? Des rouflaquettes de Lemmy ? Le rockeur haut en couleur se livre dans son autobiographie de 2002. Chronique.


Sortie en 2002 et traduite en français en 2004, Mötörhead : La fièvre de la ligne blanche a été coécrite avec la journaliste Janiss Gasza.

Des autobiographies de rock-star, on en trouve par centaine. Elles se ressemblent toutes plus ou moins, remplies de clichés du rock'n'roll, et celle de Lemmy n'échappe pas à la règle. Petit récapitulatif :

Ian Fraser Kilmister voit le jour en Angleterre (à Stoke-on-Trent pour être précis) mais il passe son enfance aux Pays de Galles après que son père l'ait abandonné, lui et sa mère (cliché n°1).

C'est donc là-bas, à l'âge de 10 ans que ses camarades surnomment le petit Kilmister « Lemmy » (cliché n°2, cf Sid Vicious, Slash...), un nom d'origine galloise.

Comme on peut s'en douter, le casse-cou futur rockeur n'est pas vraiment fait pour les bancs de l'école (cliché n°3, cf Angus Young).

Il commence la guitare car il remarque que cela attire les filles (cliché n°4).

Il joue dans plusieurs groupes, et entre 1965 et 1967 officie dans les Rocking Vicars, où il commence à chanter, avant d'être embauché au début des seventies dans le groupe Hawkwind, où il restera 4 ans en tant que bassiste.

Après s'être fait viré d'Hawkwind, Lemmy fonde Mötörhead, du nom de la dernière chanson qu'il ait composé pour son groupe précédent.

En 1980 sort Ace of Spades, le groupe est alors à son apogée.

Toujours actif depuis, le groupe a enregistré bon nombre d'albums avec un line-up changeant (cliché n°6), cependant, Lemmy a toujours été aux commandes de son groupe.

Voilà dans les grandes lignes l'histoire de cette légende.

Mötörhead : La fièvre de la ligne blanche est un livre plutôt réussi. Lemmy pourrait être l'emblème du rock'n'roll tant il l'incarne à la perfection, et le ton du livre le prouve bien ! L'autobiographie contient des moments savoureux : rien que le prologue donne envie d'y aller plus avant.

Quand Lemmy raconte la folie des sixties et l'époque fabuleuse que se devait être, on regrette d'être jeune en 2015. Plus que tout autre livre sur cette époque que j'ai pu lire (et dont je me souvienne !), c'est vraiment celui-ci qui donne le plus envie d'y avoir vécu. Lemmy narre les évènements avec une telle joie que s'en est contagieux ! On est hystérique à lire ses aventures qu'il partage avec bonheur.

Lemmy se livre sans langue de bois et présente Mötörhead comme l'œuvre de sa vie. Il aborde sans complexes les sujets liés à la drogue et au sexe, avec des termes crus (c'est Lemmy hein !), mais il parle aussi de sujets qui lui tiennent à cœur comme l'histoire, et d'un sujet plus « sensible » pour lui comme l'héroïne qu'il haït car a emporté la femme qui, je cite, « aurait pu être l'élue », Susan Benett, à qui le livre est dédié (quel romantique ce Lemmy...)

Tout au long du livre on retrouve des anecdotes (plus ou moins croyables) sur la vie du groupe en tournée, les passages télévisés et les moments passés en studio. On rencontre au fil des pages des rock-stars tels que Jimi Hendrix, dont Lemmy fut le roadie à ses débuts en Angleterre, Ozzy Osbourne, The Damned ou encore Alice Cooper (dont on apprend la passion pour le golf !).

Malgré sa misogynie (dont on pourrait se passer parfois), Lemmy défend corps et âme le rock féminin, notamment de ses amies Chrissie Hynde, Lita Ford ou les rockeuses de Girlschool, habituées à faire les premières parties de Mötörhead.

C'est aussi un Lemmy inattendu que l'on découvre, toutes barrières relevées, se confiant sur son grand amour perdu, le seul dont il fût vraiment amoureux (depuis, Lemmy n'a jamais retrouvé un amour pareil) mais qu'il perdit trop tôt. Le rockeur est à la disposition de ses fans, pensant qu'il est important de tisser un lien et d'être proche d'eux.

On découvre également un Lemmy loyal à ses potes, il les défend et les pardonne, peu importe ce qu'ils aient pu lui faire par le passé. Cependant le chanteur-bassiste ressent un certain malaise, un ras-le-bol du fait que la plupart des fans de Mötörhead réduisent le groupe à Ace of Spades. D'autres albums ont suivis, biens meilleurs selon Lemmy, et il aimerait que les fans reconnaissent ce travail fait depuis l'album mythique.

Le portrait d'un homme avec ses faiblesses, ses erreurs, ses sentiments est dépeint, ce qui tranche avec son côté dur de rockeur de marbre prônant le « sexe, drogues & rock'n'roll ». Lemmy se montre sensible, romantique, humble, attentionné et passionné par son métier, râleur, un peu macho sur les bords, car Lemmy est avant tout un Homme, et il ressent des choses comme tout un chacun. Le fait de découvrir cela le rend plus humain, accessible, et son langage cru et direct fait que le Lemmy que l'on découvre et celui que l'on « connaît » déjà sont vraiment une seule et même personne.

Ce livre est un bon moyen de découvrir ce que le musicien est au-delà des apparences. Une autobiographie qui marque une césure nette entre le personnage public et la personne en privée, et c'est cela qui est le plus plaisant à la lecture de Mötörhead : La fièvre de la ligne blanche, qu'on conseille évidemment à tous les mordus de Lemmy, du groupe et du rock en général.



Mia 


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