Psaume 42

03/04/2017

Ecrivain d'un seul recueil, Alexandre Ponte est poète à ses heures perdues, spirituel, et parfois trop intellectuel. Ses écrits cherchent constamment, de loin ou de près, le repos éternel devant le Dieu de Spinoza.


I - Ante mortem

" Quare tristis es anima mea et quare conturbas me spera in Deum quoniam adhuc; confitebor illi salutare vultus mei et; Deus meus " - Psaume 42

Les lumières se gèlent à travers l'abîme Là où nulle onde ne raisonne en écho Lentement la vie mourant au milieu des eaux Laissa mon corps ivre, là où rien ne l'abime

Et maintenant où allons-nous ô Destinée ? Ma main tu as pris, et dans cette obscurité Je m'éteins. Ô combien lente fut la chute ! Me rappelant le prix de chaque minute

Rappelle-moi quand le temps viendra de partir Lorsque le rideau de la vie vient à fadir De me laisser naviguer vers la lumière

Ne sois pas triste Destinée, soyons fières ! A présent, loin de moi tous ces souvenirs Laisse-moi et vois ! Voilà le cap à franchir !


II - La chute

" Abyssus ad; abyssum invocat in voce cataractarum tuarum omnia excelsa tua et fluctus tui super me transierunt " - Psaume 42

C'est l'âme libre que nous traversons les cieux Et en fermant les yeux, plus longue est ma peine Et plus douce est la joie de rembourser sa peine Il n'y a nul endroit où être plus heureux

Les cieux et l'enfer, qu'importe le chatiment ! Car mon coeur est ailleurs, car mon coeur est nulpart Nulle peine n'est plus grande qu'être mortvivant Rampant au milieu de tous ces faux dieux barbares

Point de raison de lutter sur le sol béant Sublimant les airs, respirer m'est interdit Quelle peine d'être mort parmi les vivants

Nous nous noyons dans l'éternel chaos uni Le brasier de nos espoirs ne semble éclore Quelle joie d'être vivant parmi les morts !



III - Axis mundi

" Fuerunt mihi lacrimae meae panis die ac nocte dum dicitur mihi cotidie ubi est Deus tuus " - Psaume 42

Agonie - toi qui me saisies Par cette lente mélodie Berce-moi encore une fois Berce-moi et puis laisse moi

L'espoir - est un poison si noir Qu'il vous aveugle d'un regard Vous laissant dans le mensonge Et pourrir parmi les songes

Dieu - Père et maitre des cieux Qu'ai-je donc fait de malheureux ? Pour finir dormant au néant En saignant éternellement

Amour- ton épaule je savoure Autant que s'écoulent les jours A tort nous sommes mis à mort Parmi les chiens et les porcs

Mort - ne ferme point ta porte Ne me laisse pas de la sorte Un fou parmi les fous peut-il Mériter séjour en exil ?

Ô Mort ! Ton silence me délivre Et tes mots me laissent ivre Ô Mort ! Délivre-moi du mal Ô Mort ! Arrache-moi du mal

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